Site Web du Comité de Vigilance contre les Infiltrations Policières dans le Mouvement Antifasciste (CVIPMA)








Mise à jour des enquêtes le 17/12/2001


Communiqué du 12/10/2001 sur la fondation du CVIPMA :

Quel antifascisme ? Contre qui ? Associé à quelle cause ? Il fut une époque où ces questions trouvaient une réponse spontanée. La montée fulgurante du lepénisme était le produit d'un processus de solidarité entre des familles politiques que l'on croyait alors rejetées dans les poubelles de l'histoire : le néo-fascisme, le poujadisme, l'intégrisme catholique, le paganisme aux arômes néo-nazis. Autant de courants fédérés par le Front National, autant d'échos dans l'Europe toute entière, en Allemagne, en Belgique, en Italie, et dans les anciennes Républiques Socialistes livrées au nationalisme radical.

La résurgence de l'extrême droite provoqua celle de l'antifascisme. Pourtant, cette cause n'est pas née dans les années 1980. L'antifascisme, dès sa naissance, fut un concept mouvant et équivoque. Il désigna les régimes mussoliniens et hitléristes, il désigna le camps occidental pendant la Guerre Froide, il désigna successivement la Chine, la Yougoslavie et l'URSS dans les guerres rhétoriques sino-soviético-titistes, il désigna la société gaulliste dans la bouche des maos de la Gauche Prolétarienne. A l'époque où aucun régime de la planète ne se proclamait fasciste, il continua à servir, au point d'englober des systèmes politiques de plus en plus disparates, ce qui contribua à vider le combat antifasciste d'une partie de sa substance.

La focalisation sur le lepénisme et ses avatars européens a permis de recentrer l'antifascisme sur une cause moins instrumentale. La force médiatique et mobilisatrice de l'antifascisme est plus forte à présent que jamais auparavant. Mais ça et là, la vieille tendance à l'inflation sémantique du terme réapparaît. Et de plusieurs manières. Pour les " think tanks " de la pensée néo-libérale, l'antifascisme est devenu un instrument de légitimation de l'ennemi. Les talibans, Milosevic, Saddam Hussein, sont considérés comme fascistes. Les quelques régimes communistes orthodoxes, à Cuba, au Belarus, en Corée du Nord, sont considérés comme fascistes. Et qui n'a jamais entendu cet argument étrange comme quoi l'Etat d'Israël serait fasciste ?

L'antifascisme redevient équivoque. Le fascisme devient synonyme de totalitarisme, d'autoritarisme, d'anti-occidentalisme, d'anti-libéralisme, etc. Comme si l'Occident renouait avec les abus rhétoriques qui ont entraîné la perte et le discrédit du terme de " totalitarisme " au cours de la Guerre Froide. Désigner aujourd'hui un adversaire comme " fascistes " sert presque exclusivement à attirer sur lui l'opprobre médiatique et populaire, a mépris même de ce qui fait l'odieuse spécificité du terme, le génocide. On trouve même aujourd'hui des militants de tous les bords qui se jettent mutuellement à la figure le qualificatif de fascisme afin de régler de simples comptes politiques mesquins.

L'antifascisme n'est pas un slogan. C'est sur cette constatation que les membres du CVIPMA ont décidé d'amorcer une réflexions d'ensemble sur les aléas idéologique du combat antifasciste, afin qu'en soit conservé la spécificité et la rigueur. Nous dénoncerons ici tous les abus qui travestissent une cause légitime. Nous prônons systématiquement que les régimes meurtriers du monde entier, staliniens, théocratiques, autoritaires ou autres, soient dénoncés pour ce qu'ils sont, et non en vertu d'un slogan vide de toute signification. Nous pensons que c'est seulement de cette façon que le vrai fascisme, lorsqu'il surgit, comme il le fait régulièrement, peut-être combattu avec toute la force d'un attachement citoyen à la démocratie.

Ce site est un site de questionnement. Il n'apporte aucune vérité toute faite, aucune idéologie "prête à penser". Notre objectif est à la fois scientifique et pratique. Il consiste d'abord à informer les militants sincères de la cause antifasciste, afin que n'importe qui ne puisse se clamer haut et fort antifasciste, dans n'importe quelles conditions, pour n'importe qu'elle cause, contre n'importe quel adversaire. C'est là un objectif théorique, scientifique, de définition du fascisme et de l'antifascisme, mais aussi un objectif pratique : il est grand temps que les faux antifas soient désignés comme tels.

Et c'est là le problème : les abus rhétoriques qui concernent le fascisme font que les militants qui le combattent sont régulièrement l'objet d'infiltration et de réappropriation. D'abord sur le plan des idées, où des idéologues inféodés aux causes les plus obscures se posent en héros de l'antifascisme à des fins purement démagogiques. Mais aussi sur le plan de la pratique antifasciste, lorsque des organisations sincères sont noyautées par des individus dont le seul but est d'altérer leur combat légitime, de l'orienter vers des fins de propagande et de l'instrumentaliser. Il s'agit pour eux de faire dévier la lutte antifasciste de ses objectifs, de détourner son attention ou simplement de la décrédibiliser.

Voici quel est le premier adversaire de l'antifascisme qui doit aujourd'hui faire le ménage devant sa porte.

Fliquons les flics !

Gérald Christin, le porte-parole du CVIPMA.


Webmaster : Christophe Mérémis


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